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ETRE CEINTURE NOIRE ou « avoir » une ceinture noire

C’est une interrogation que l’on est en droit de se poser lorsqu’on fait un retour sur ce que fut, sur ce qu’est le judo, ce qu’il devrait être.

Pour entrevoir la plénitude de sa discipline, le pratiquant de judo doit tenir compte de trois composantes indispensables.

La maîtrise de la Ceinture noire fait appel au franchissement de trois étapes :

  • SHU : Dans cette première étape, il faut suivre le maître

  • HA : Ensuite, 2° étape, être avec le maître

  • RI : Enfin, 3° étape, être son propre maître

    On a coutume de dire à juste titre, que le professeur est « l’âme du club ».

    C’est lui qui connaît le mieux le « SHIN » de son élève. Lui sait si son élève a le « mental ».

    Le professeur depuis l’arrivée de l’élève au dojo lui enseigne, au-delà des techniques, à devenir plus attentif, plus patient, plus courageux, plus respectueux de son partenaire car le judo c’est autre chose qu’un sport individuel, pour pratiquer il faut être deux.

    Le SHIN (l’esprit) apprend à vouloir, il est l’une des trois composantes du grade.

    GI (la technique) est tout aussi essentielle. Le professeur enseigne les principes et la subtilité de leur application. C’est l’acquisition des savoirs et des savoir-faire. Elle est la seconde des trois composantes du grade. Pour que le corps obéisse instantanément, il faut que la valeur du combattant se travaille et se développe.

    TAÏ (le corps, l’efficacité) est la troisième composante du grade tant il est vrai que la confrontation est profondément ancrée dans la nature humaine. C’est un élément essentiel de notre rapport aux autres.

    Ce triptyque est le résultat de trois composantes pour être « ceinture noire ».

    J’ai toujours présent à l’esprit les discussions avec mon maître (comme je le lui disais, je n’étais pas un disciple mais simplement un élève particulièrement respectueux. Mon esprit n’était pas, et n’est toujours pas prêt à faire plus) ou plutôt mon professeur.

    Je l’ai toujours appelé SENSEI, terme qui pour moi désigne le professeur, l’enseignant, celui né avant, qui à l’expérience, la volonté pédagogique. C’est la référence dans le dojo.

    Il m’expliquait que lorsque le TAÏ baisse d’intensité (et ça arrive très vite !) le GI doit continuer à progresser, mais qu’alors, c’est surtout le SHIN qui doit se développer.

    Ainsi les trois composantes feront que leur résultante ira dans le bon sens.
    Ce triptyque est sans doute le plus connu des Judokas mais il ne faut pas oublier deux autres principes fondamentaux, ceux qui font référence à l’utilisation efficace de l’énergie « 
    SEIRYOKU, ZENYO », minimum d’énergie, maximum d’efficacité, ainsi que « JITA-YUWA – KYOEI », addition de notre force unie à celle des autres ; tout simplement « Entraide et prospérité mutuelle. »

    Le grade de Ceinture Noire ainsi compris symbolise la progression du Judoka ; c’est l’accession à un premier niveau déterminant dans cette progression.

    Le cercle des ceintures noires est le symbole de l’unité des Judokas formés par des épreuves et un travail vécu en commun. Jigoro Kano l’avait bien compris lorsqu’il écrivait :

    « C’est seulement par l’entraide et les concessions mutuelles qu’un organisme regroupant des individus en nombre grand ou petit, peut trouver sa pleine harmonie et réaliser des progrès sérieux ».

    Michel Dasseux
    Membre fondateur, Membre d’honneur du Cercle des Ceintures Noires, Décédé en 2014.